Exclusion de la dépendance économique
si l’entreprise dispose de la possibilité de prospecter le marché et de proposer ses services à d’autres clients, elle n’est pas en situation de dépendance.
Ainsi la cour de cassation a décidé qu’une société qui ne justifie pas avoir été dans l’impossibilité de trouver une alternative n’établit pas qu’elle était en situation de dépendance vis-à-vis de son co-contractant (Com., 6 février 2007, pourvoi n° 05-21.948).
Enfin, la notion de dépendance est une notion objective qui ne peut dépendre des choix stratégiques de l’entreprise.
Par exemple, une entreprise qui ne prospecte pas le marché afin de diversifier ses clients, volontairement, n’est pas en situation de dépendance (Com., 6 juin 2001, Bull. 2001, IV, n° 112, pourvoi n° 99-20.831).
Encore, l’état de dépendance économique n’est pas caractérisé lorsque l’importance du chiffre d’affaires est la conséquence de la volonté de l’entreprise de ne pas se diversifier et de concentrer son activité avec un seul partenaire (Com., 10 décembre 1996, Bull. 1996, IV, n° 310, pourvoi n° 94-16.192).
Quid de la responsabilité de la partie subissant la dépendance économique ?
Qu’il s’agisse d’un freelance d’un fournisseur ou d’un vendeur, la part de responsabilité de la partie devenue économiquement dépendante est à prendre en compte.
En effet, la partie dépendante est censée tout mettre en œuvre pour diversifier sa clientèle et ses stratégies commerciales afin de ne pas subir de dépendance économique.
A titre d’exemple, un freelance peut diversifier ses stratégies commerciales par la création de site web, le mailing, le démarchage téléphonique ou encore l’utilisation de plateforme spécialisée mettant en lien clients et freelance. Les stratégies de diversification mis en œuvre par la partie économiquement dominée constituent les preuves de sa bonne foi.
La longévité de certains partenariats commerciaux ne doit donc pas être une atteinte à l’indépendance économique des parties contractantes. Clients et prestataires auraient toujours intérêt à échanger en amont sur l’indépendance économique avérée des parties afin de ne prendre aucun risque. Les relations de confiance et de loyauté réciproques entre les parties s’en trouveraient par ailleurs renforcées.