Première course de l’année pour freelance.com et Guirec, The Transat CIC était aussi la dernière transatlantique avant le mythique Vendée Globe. Connue pour être particulièrement difficile, la doyenne des transatlantiques en solitaire a été fidèle à sa réputation. Vents instables, conditions musclées, avaries et abandons en série ont ponctué cette édition 2024. Pour sa part, Guirec a gardé le cap et relevé le défi : il a franchi la ligne d’arrivée en un peu plus de 10 jours et 19 heures, cumulant ainsi suffisamment de milles nautiques pour participer au Vendée Globe 2024.
Dans cet article, nous vous proposons de revenir sur une course périlleuse et réussie, qui permet à freelance.com de décrocher sa qualification au tant attendu tour du monde à la voile en solitaire.
freelance.com : 2e des IMOCA à dérives
Ils étaient 48 bateaux sur la ligne de départ à Lorient le Dimanche 28 avril 2024. Leur objectif : effectuer la légendaire traversée de l’Atlantique jusqu’à New York — soit 3 500 milles nautiques —, mais aussi, pour certains, décrocher la précieuse et indispensable qualification pour le Vendée Globe*.
Ce sont donc 33 IMOCA (dont freelance.com), 13 Class 40, et 2 bateaux classe vintage qui se sont lancés à l’assaut de l’Atlantique, 8 ans après la dernière édition de The Transat CIC.
Ciel bleu au départ, 12 à 15 noeuds de vent : les navigateurs se dirigent en douceur vers l’île de Groix avant de faire cap vers le Nord de l’Irlande. Mais dès la première nuit, les conditions se durcissent : freelance.com aborde le large de la Pointe Bretagne sous plus de 40 noeuds. Durant les 48 premières heures de course, les conditions de navigation sont très instables, contraignant cinq participants à abandonner la course. Parmi eux : Jean Le Cam, Jérémie Beyou, Sébastien Marsset et Arnaud Boisssières, dans la catégorie IMOCA. De son côté, Guirec avance avec prudence. « Il reste 2 transats à faire, et le Vendée Globe arrive bientôt, donc je la joue cool ! », explique-t-il.
Après quelques jours ponctués de soucis techniques, de manœuvres acrobatiques et d’un rythme ralenti en raison d’une zone de vents faibles, freelance.com effectue une impressionnante remontée dans le classement. On est à mi-parcours, les conditions à bord sont intenses, et Guirec avale plus de 360 milles nautiques en 24 heures. Sept jours après le début de la course, il remonte en 16e place du classement dans la catégorie IMOCA, et en 2e place des monocoques à dérives. Mais suite à un problème de safran survenu dans la nuit du 4 au 5 mai, Guirec doit bricoler une solution provisoire qui le ralentit. Sur la fin du parcours, il est encore mis à rude épreuve, confronté à une alternance de molle et de vents forts. Mais après 10 jours, 19 heures et 8 minutes de course, freelance.com franchit la ligne d’arrivée de The Transat CIC, se classant ainsi 17e dans le classement général, et 2e des IMOCA à dérives. A l’arrivée, son temps de course dépasse d’un peu plus de 2 jours celui du trio de tête : Yoann Richomme sur Paprec Arkéa, Boris Hermann sur Malizia-Seaexplorer et Samantha Davies sur Initiatives-Coeur.
The Transat CIC : une épreuve de légende pour se qualifier au Vendée Globe
Si la Transat CIC figure sur la liste des courses qualificatives pour le Vendée Globe, c’est notamment parce qu’elle fait partie des transatlantiques réputées les plus difficiles. Une excellente préparation pour un tour du monde, selon Guirec !
D’abord connue sous le nom d’OSTAR (Observer Single-Handed Transatlantique Race) puis de La Transat Anglaise, elle est la plus ancienne course au large en solitaire au monde. En 1960, à l’époque de sa création, elle avait d’ailleurs défrayé la chronique, considérée comme révolutionnaire, insensée, impossible à réaliser. Il avait fallu l’exploit de Francis Chichester — qui rejoint New York en un peu plus de 40 jours à bord de Gypsy Moth— pour inaugurer ce qui deviendra une course de référence.
Au-delà de sa dimension historique et des noms qui y sont aujourd’hui associés (Eric Tabarly, Loïc Peyron, Ellen MacArthur, François Gabart), The Transat CIC tient aussi sa réputation de sa difficulté. Sur cette course, la succession de dépressions qui balayent l’Atlantique Nord nécessite de naviguer avec des vents de face, qu’il est possible de contourner en se dirigeant vers le nord au risque de devoir gérer brouillard et glaces provenant de l’Arctique. Autre caractéristique : contrairement à d’autres transatlantiques, The Transat CIC ne bénéficie pas de l’effet positif des Alizés. En effet, pas de vent chaud pour naviguer au portant sur la 2e partie de course. Comme l’ont expérimenté Guirec et ses concurrents, les conditions peuvent être difficiles et changeantes du départ à l’arrivée. Toutefois, Guirec reconnaît avoir apprécié l’expérience, qu’il commente avec son habituel optimisme. « Je suis très content de cette petite traversée de 10 jours, et du résultat de cette transat. C’était intense mais très intéressant car j’avais des nouvelles voiles à tester, et des connaissances à expérimenter. Pendant la course, je me suis mis un focus, comme si j’étais sur le Vendée Globe. Je me sens en confiance et j’ai hâte de partir faire le tour du monde ! »
Nous aussi, nous avons hâte de suivre et de vivre la suite. En attendant, nous adressons un grand bravo à Guirec, et à toute l’équipe qui l’entoure sur freelance.com !
* Suite à l’engouement qu’a suscité la dernière édition du Vendée Globe en 2020, un nouveau processus de qualification a été mis en place. Les navigateurs doivent avoir participé à 2 courses qualificatives entre 2022 et 2024, et avoir finalisé au moins l’une d’elles. Le temps de course ne doit pas être supérieur à 1,5 fois le temps réalisé par le vainqueur. Le nombre de concurrents étant limité à 40, une sélection s’opérera sur le nombre de milles nautiques parcourus si besoin.
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