LA LIBERTE… selon Guirec Soudée

« La liberté, c’est la vie. »

Guirec Soudée, skipper sur freelance.com

Bienvenue dans ce 2e article de la série Freelance des Mers.

Après avoir abordé la question primordiale « Se lancer dans l’aventure », Guirec Soudée, skipper sur l’IMOCA freelance.com, nous partage ses réflexions sur la thématique de la liberté.

Pour ce marin assoiffé d’aventure et d’indépendance, la liberté est un puissant moteur : liberté de larguer les amarres, liberté de choisir sa destination, liberté de vivre à son propre rythme et de profiter pleinement des merveilles de la nature.

Mais bien entendu, cette liberté a un prix.

En prenant appui sur l’expérience de Guirec, nous vous proposons donc de creuser ce sujet — souvent idéalisé — de la liberté du freelance.

Nous vous souhaitons une bonne lecture !

La liberté selon Guirec

« Dans le monde dans lequel on vit, on est beaucoup trop dépendants : du temps, des réseaux, des médias, de notre téléphone.
Moi, j’ai la chance d’avoir été coupé du monde à plusieurs reprises. Au Groenland par exemple, j’ai fait un hivernage de 130 jours sans moyen de communication. J’étais juste avec ma poule Monique. Là, j’avais l’impression de vivre à 100%, de me sentir libre. » G.S

Pour Guirec, la liberté est synonyme de symbiose avec la nature. Traverser les océans, observer les baleines, admirer les aurores boréales sont autant de manières, pour lui, de se sentir libre.

Comme Guirec, la plupart des freelances attachent beaucoup d’importance à la liberté. Or, la signification de cette notion varie d’une personne à l’autre.

Et vous, à quelle liberté aspirez-vous ?

« Chacun a une vision différente de la liberté. Et c’est tant mieux car ça serait un peu embêtant si on voulait tous la même chose. Pour moi, la liberté, c’est prendre mon bateau, partir où j’en ai envie. » G.S

Que signifie pour vous “être libre”?

Si votre choix du freelancing est en partie dicté par cette quête de liberté, il est important que vous apportiez votre propre réponse pour déterminer clairement vos attentes.

Est-ce le fait de ne pas avoir de supérieur hiérarchique ? De pouvoir travailler quand vous le voulez ? De prendre des jours de congés quand vous en ressentez le besoin ?

Est-ce la possibilité de pouvoir sélectionner vos missions, de travailler seul, de pouvoir choisir vos clients, ou de travailler de chez vous ?

La notion de liberté est très subjective.

Pour faire vôtre la citation de Guirec « prendre mon bateau et partir où j’en ai envie », nous pourrions la traduire par « mener votre marque pour atteindre l’objectif de liberté que vous vous êtes fixé ».

Gagner sa liberté

« J’ai beaucoup de chance d’en être là aujourd’hui, mais c’est une chance que j’ai provoquée. Il a fallu se battre pour l’avoir. » G.S

Que vous vous lanciez en freelance à la sortie de vos études ou décidiez d’abandonner un poste de salarié en cours de vie professionnelle, la liberté nécessite quelques concessions.

Pour acquérir cette liberté, il est souvent nécessaire de passer par des phases de transition et des périodes d’incertitude. Il est en effet peu probable que vous obteniez la même rémunération qu’un salarié dès votre 1er mois d’activité.

Baisse du niveau de vie (du moins dans un premier temps), revenus variables, prospection « dans le dur » pour gagner les premiers clients : si la liberté de l’indépendant est appréciable, elle ne s’obtient cependant pas sans efforts.

Savoir accepter les contre-parties de la liberté

« Le moment le plus dur de ma vie, c’est le 1er jour où je suis arrivé dans mon lieu d’hivernage. Un pêcheur avait fait des heures de route pour me transmettre un message : c’était pour me dire que je venais de perdre mon père. Et là tu t’en veux. Tu te dis que tu es égoïste. Car dans ces moments-là j’aurais dû être proche de mon père, proche de ma famille. » G.S

Bien que la liberté de freelance ne se vive pas dans des conditions aussi extrêmes que celles rencontrées par Guirec, elle comporte des contre-parties pouvant notamment impacter l’entourage.

Une mission urgente vous obligeant à travailler le week-end, un retard de rémunération nécessitant de reporter des vacances prévues de longue date, une période de rush imposant un rythme de travail soutenu, une annulation de dernière minute vous contraignant à prospecter dans l’urgence : toutes ces situations inhérentes à l’activité de freelance peuvent impacter l’équilibre vie professionnelle – vie personnelle.

Les aléas de timing et de trésorerie figurent également au rang des contre-parties à accepter en échange de la liberté.

Relativisez !

« Tu peux avoir un problème technique ou apprendre une mauvaise nouvelle à terre. Mais le lendemain, tu vas voir une baleine sauter, ou une aurore boréale se dessiner dans le ciel.

Quand je suis confronté à des difficultés, j’essaie de relativiser et de me dire qu’il faut endurer certaines choses pour pouvoir vivre des moments comme ça. » G.S

La liberté a un prix, et le chemin vers l’indépendance n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Mais si la liberté est un moteur suffisamment fort pour vous, attachez-vous à toutes les retombées positives qu’elle comporte pour relativiser en cas de difficultés.

Vous devez travailler un samedi pour boucler un projet ? Pensez à toutes les fois où vous avez pu récupérer vos enfants à l’école grâce à la liberté que vous offre votre emploi du temps de freelance.

Liberté à degrés variables

« Il y a les moments de liberté absolue en mer. Puis d’autres moments, quand je rentre à terre par exemple. Pour bien gérer les phases où j’ai moins de liberté, je pense à mes futurs projets car avant même d’être revenu, je sais déjà que je vais repartir. »

Qu’on soit skipper ou freelance, on peut être confronté à un certain nombre de contraintes dans le cadre de son activité professionnelle.

Guirec, qui s’attaque depuis peu aux courses au large, s’inscrit désormais dans un cadre très réglementé. Ce qui lui procure une liberté moindre par rapport à ses expéditions précédentes.

Pour les freelances, certaines situations peuvent être comparables. Vous pouvez par exemple être amené à travailler en régie. Dans ce cas, vous devrez vous déplacer dans les locaux de l’entreprise et y travailler en respectant les règles qui s’y pratiquent.

De façon générale, vous aurez également à intégrer les contraintes de calendrier de vos clients. C’est-à-dire à ajuster votre organisation et votre emploi du temps en fonction des deadlines qui vous sont fixées. Donc oui, être freelance procure une liberté d’action. Mais il existe toujours des contraintes extérieures qu’il est indispensable de prendre en compte.

Pour conclure, entretenez votre soif de liberté pour en faire un moteur, mais abandonnez le mythe d’une liberté totale et absolue. Vous risqueriez de vous casser les dents. Acceptez de bénéficier d’une liberté relative, qui peut varier en fonction des périodes et des missions. Votre réussite de freelance dépendra de votre capacité à vous adapter, à regarder le verre à moitié plein (plutôt que le contraire), et à mettre en oeuvre les conditions requises pour profiter d’une liberté maximale.

Si cet article vous a plu, inspiré, renseigné ou fait évoluer dans votre réflexion, n’hésitez pas à nous laisser des commentaires et à le partager sur vos réseaux.

Nous vous donnons rendez-vous avec Guirec dans un mois pour aborder une thématique qui fait couler beaucoup d’encre : vivre de sa passion.