Bienvenue dans la série Freelance des Mers !
Etre seul maître à bord : voilà ce qui motive certains à se lancer dans l’aventure du freelancing. Alors oui, en optant pour le statut de freelance, on bénéficie souvent d’un grand niveau de souplesse, d’autonomie et de liberté. Avec toutes les contre-parties que cela implique : la nécessité de tout assumer soi-même, la responsabilité et parfois même la solitude.
Comment bien gérer son entreprise en solitaire ? C’est la question sur laquelle nous nous sommes penchés avec Guirec Soudée, skipper sur freelance.com.
Seul dans son aventure, seul en mer, seul à la barre de son bateau et dans ses multiples activités : Guirec revient sur ses débuts, et nous explique comment il a réussi à gérer son activité professionnelle à l’époque où il était seul maître à bord.
Savoir gérer plusieurs choses en parallèle
« Parmi mes activités : je navigue, j’essaie de faire un maximum de sport, j’ai des projets de bouquins, des projets de films, des conférences, des expos photos, et une ligne de vêtements. Aujourd’hui, il y a aussi une équipe de 5-6 personnes qu’il faut également gérer.
A côté de ça, je suis papa, j’ai acheté une maison qui demande beaucoup de travaux. Et puis j’ai ma poule Monique, et mon chien Bosco. » G.S
Peut-être ne comptez-vous pas entamer un tour du monde à la voile tout en gérant la sortie de 2 livres et d’une ligne de vêtements. Pour autant, l’exemple de Guirec l’illustre bien : gérer une entreprise en solitaire, c’est être capable d’être sur plusieurs fronts à la fois. D’abord, il faut savoir gérer les contraintes de la vie professionnelle et celles de la vie privée (lien vers l’article Equilibre vie pro-vie perso). Et, en ce qui concerne l’activité professionnelle de façon plus spécifique, savoir gérer la prospection, réaliser les missions, effectuer de la veille, gérer l’administratif. Sans oublier de développer son réseau, de travailler son personal branding et d’acquérir régulièrement de nouvelles compétences.
Pour gérer une entreprise en solitaire, l’expertise ne suffit pas : il faut savoir être multi-tâches.
Test & Learn
« Le buzz sur les réseaux sociaux n’était pas voulu, il n’y avait pas de plan marketing derrière, ça s’est fait complètement naturellement. Quand j’ai eu Monique aux Canaries, je ne pensais jamais arriver de l’autre côté de l’Atlantique avec elle. J’ai commencé à poster des photos, et quand j’ai vu que ça plaisait, j’ai continué à la mettre en scène. ça me faisait marrer. »
La recette miracle du succès n’existe pas, mais les choses se font parfois d’elles-mêmes. Comme Guirec, fiez-vous à votre intuition, tentez des choses et voyez si cela fonctionne.
Si les voyants sont au vert, il y a peut-être un chemin à emprunter. Faites vôtre la méthode du test & learn si chère aux startuppers.
Commencer seul, déléguer ensuite
« Au début, je gérais mes réseaux sociaux seul. Puis j’ai passé plus de temps en mer, j’avais donc moins de temps, et moins de connexion. Engagé dans des partenariats, j’ai eu besoin d’un relais à terre : j’ai alors travaillé avec une personne (Virginie), qui m’a aidé à relayer mon aventure dans les médias et auprès des gens que cela pouvait intéresser. » G.S
Gérer son entreprise en solitaire ne signifie pas de devoir tout gérer seul, tout le temps.
Au démarrage, c’est souvent le cas. Mais au fur et à mesure que votre activité prend de l’ampleur, il faut apprendre à déléguer pour éviter de vous disperser.
Pour identifier ce que vous devez déléguer en priorité, définissez les activités sur lesquelles vous avez une forte valeur ajoutée, et celles où votre apport est moindre. Exemple : si vous ne souhaitez plus vous charger de l’aspect administratif, vous pouvez par exemple opter pour le portage salarial.
Des compétences développées au fil du temps
« Au début, je faisais un peu de photo, mais très simplement. Puis je me suis mis à faire des vidéos. Je me suis dit que ça serait bien de les partager sur les réseaux, puis pourquoi pas faire un film. Ensuite, il y a eu les livres. » G.S
D’abord marin touche-à-tout, Guirec a ajouté de nouvelles cordes à son arc avec la création de contenus. Ces explorations ont été stratégiques pour l’essor de sa visibilité et de sa notoriété. Or, Guirec était loin d’être un spécialiste sur ces sujets.
Essayer, apprendre, se perfectionner, continuer d’explorer : cet état d’esprit est essentiel pour faire croître son entreprise. Ainsi, n’attendez pas la maîtrise parfaite. « Better done than perfect », comme le clame ce dicton dont Mark Zuckerberg serait l’auteur. Autrement dit : « Mieux vaut fait que parfait ! »
Des évolutions par paliers
« Quand j’ai sorti mon 1er bouquin chez Flammarion, j’ai bénéficié d’une large promotion, avec des gros plateaux TV comme Quotidien. Avant cela, il y avait eu mes 130 jours d’hivernage avec Monique : quand je suis sorti des glaces du Groenland, notre histoire a fait le tour du monde. On est passé de 20 000 followers environ, à 100 000. Une grosse audience d’un coup. »
A certains moments, vous aurez peut-être l’impression de stagner dans votre activité, que ce soit en termes de diversité de clients, de nombre de missions ou de chiffre d’affaires. A d’autres moments, il y aura une recommandation client, une rencontre ou un événement qui boostera votre activité de manière significative (et ne sera autre que le fruit de tous vos efforts).
Si vous traversez une période compliquée, ne baissez pas les bras : la progression de l’activité n’est pas forcément linéaire. Le déclencheur permettant de passer à la vitesse supérieure est peut-être pour bientôt.
Mettre tout par écrit pour éviter les mauvaises surprises
« J’ai tendance à faire confiance aux gens. C’est bien de se dire les choses oralement, mais il faut les écrire. Ce n’est jamais marrant de parler de contrat, mais c’est important de mettre les choses au clair dès le début : on sait à quoi s’attendre, et personne n’est déçu. » G.S
Quand on gère une entreprise en solitaire, une mission de plus ou un client de moins peuvent faire la différence. Pour éviter les mauvaises surprises, veillez à écrire noir sur blanc ce sur quoi vous vous êtes accordés — que ce soit avec un client ou un partenaire. C’est d’autant plus important que vous êtes seul, donc vulnérable.
La contractualisation permet de définir un périmètre de travail, de clarifier les livrables et de valider un budget. C’est une démarche essentielle pour vous protéger et professionnaliser vos échanges.
Savoir prendre les bonnes décisions quand on est seul
« Quand tu es seul, tu es seul. Tu réfléchis à tout, surtout quand tu es dans des endroits isolés, tu imagines le pire. Tu n’as pas le droit à l’erreur.
Quand je suis à terre, j’ai la chance d’être bien entouré. Ce sont souvent des gens plus âgés que moi qui ont pas mal d’expérience. J’essaie de leur demander leur avis quand j’ai des décisions à prendre. » G.S
Il est a priori peu probable que vous soyez un jour isolé dans les glaces du Groenland — ce qui vous empêcherait, en effet, de demander des conseils autour de vous.
Donc même si vous gérez votre propre business seul, rien ne vous empêche de demander des avis et conseils. Mais pas à n’importe qui : choisissez des personnes de confiance, bienveillantes, et dotées d’expérience. Peut-être ne vous apporteront-elles pas la réponse, mais elles vous inciteront certainement à vous poser les bonnes questions.
Le conseil de fin d’interview pour ceux qui veulent gérer leur entreprise en solo
« Il faut oser, se faire confiance. Qui ose gagne. On a tendance à se mettre des barrières, mais on peut aller beaucoup plus loin que ce qu’on pense. » G.S
Toute l’équipe Freelance.com espère que cet article vous a plu. 🙂
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Rendez-vous dans un mois pour explorer un sujet essentiel à la réussite de votre vie de freelance : savoir bien s’entourer (car oui, même si vous gérez votre activité seul, l’entourage pro et perso a lui-aussi son rôle à jouer !).
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