Gérer les aléas et les incertitudes… avec Guirec Soudée 

« L’aventure commence quand les problèmes arrivent » 

Bienvenue dans la série Freelance des Mers.  

Dans les 3 premiers articles de cette série, nous avons abordé les thématiques de l’aventure, de la passion et de la liberté. Ces sujets sont souvent des moteurs pour les personnes qui décident de se lancer — que ce soit dans une aventure sportive ou un challenge professionnel comme le freelancing. Mais il est également important d’évoquer le revers de la médaille : les aléas et incertitudes, inévitables que l’on soit marin ou freelance.  Comment bien aborder les imprévus ? Quelles sont les clés pour maintenir le cap malgré les aléas ?  

Voile déchirée, départ au tas, bug de pilote automatique sont quelques-uns des aléas rencontrés par Guirec à bord de freelance.com lors de la dernière Route du Rhum. C’est donc en expert qu’il nous livre son point de vue, pour aider chaque freelance à aborder cette question avec davantage de sérénité ! 

Les imprévus, c’est la vie 

« Je compare souvent la vie à une traversée de l’Atlantique. Que ce soit à la voile ou à la rame, elle est remplie d’obstacles, et il faut essayer de trouver des solutions pour pouvoir avancer à chaque fois. » G.S 

Alors oui, la vie est faite d’imprévus. Cela est d’autant plus vrai quand on est freelance : c’est en partie pour la souplesse qu’offre ce statut que les entreprises optent pour le freelancing.  Les missions sont parfois reportées, voire annulées. Il peut y avoir des retards de paiement, des changements de planning, de réorientations en cours de projet, ou de nouvelles contraintes.   Pour aborder les imprévus avec sérénité, partez du principe que cela fait partie de la vie de freelance.   Au final, vous remarquerez que les choses, même celles qui ne se déroulent pas comme prévu, finissent souvent par s’agencer d’elles-mêmes.   

Prévoir ce qui peut l’être 

« Il y a des choses que l’on peut prévoir quand on a du temps. Par exemple, nous nous y prenons presque 3 ans à l’avance avec Le Vendée Globe ; ce qui me laisse le temps de prendre en main mon bateau freelance.com, de régler les questions techniques si j’ai un problème en mer.   C’est bien de se préparer, de réfléchir à toutes les situations dans lesquelles on peut se retrouver. Mais on n’a jamais les réponses à tout. Si tu attends que tous les feux passent au vert, tu n’y vas jamais. » G.S 

Comme le souligne Guirec, il est important de prendre du temps pour anticiper un certain nombre de problèmes. Par exemple, comment rebondir si vous perdez un gros client ? Quel recours avez-vous en cas de retard de paiement ? Combien de nouveaux clients devez-vous conquérir pour assurer votre chiffre d’affaires prévisionnel en 2023 ?   En anticipant les difficultés, vous saurez probablement réagir plus rapidement et mettre en place un plan B.   Pour autant, il est probable que certains aléas arrivent sans que vous les ayez prévus. Ne soyez pas déstabilisé. Faites preuve de résilience et de réactivité pour ajuster vos plans compte tenu de ce nouveau contexte.  

Se lancer en acceptant de ne pas tout maîtriser 

 « Quand tu te lances en freelance ou dans une aventure, tu le sais, tu n’as pas les réponses à tout. Et heureusement : si tu sais ce qui va se passer, tu n’y vas pas car c’est trop démoralisant.  C’est comme pour tout : lancer son entreprise, faire une course à la voile, avoir un enfant. Le plus compliqué est de se lancer, les choses se positionneront après. » G.S 

Vous l’avez compris : il est impossible de tout anticiper. Et il y aura toujours un obstacle pour vous freiner. La clé pour bien gérer les aléas se trouve donc dans le bon équilibre entre anticipation et lâcher prise.   Comme le rappelle Guirec, les conditions idéales ne seront jamais réunies — manque de temps, de matériel, de compétences, de moyens. Donc lancez-vous. Vous réglerez les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent.  

Pas de panique 

« J’ai vécu des moments très critiques durant lesquels j’aurais tout donné pour qu’on me sorte de là. C’est humain d’avoir peur mais c’est important de ne pas paniquer. Car c’est quand tu paniques que tu perds tous tes moyens. » G.S 

Au-delà des petits aléas du quotidien, certaines situations sont parfois critiques.   Il peut s’agir de grosses difficultés de trésorerie, de problèmes relationnels, voire d’une situation de crise avec un client.   Ne pas paniquer est la première des recommandations. Plus facile à dire qu’à mettre en œuvre, c’est pourtant l’attitude qui permet de réfléchir correctement pour envisager les meilleures solutions.  

Bien réagir dans les situations d’urgence 

« Quand je me suis retrouvé à l’envers avec mon petit rameur qui commençait à se remplir d’eau, j’ai réussi à ne pas paniquer. Heureusement, car je serais resté dans mon bateau et ça se serait terminé là. C’était pourtant difficile de rester calme : quand j’ouvrais la bouche, je ne pouvais plus respirer. Là il faut réagir tout de suite. Instinct de survie. » G.S 

Apprendre à gérer ses émotions, c’est savoir maîtriser ses frustrations, ses peurs, ses coups de colère. C’est également être capable de bien réagir dans les situations d’urgence.   Comme le souligne Guirec, ne pas paniquer, ça s’apprend. Il faut développer un état d’esprit, une capacité à bien réagir dans l’urgence.   Les risques de mettre votre vie en danger sont certes moins nombreux en exerçant votre métier de freelance. Pourtant, votre bateau peut aussi prendre l’eau : factures impayées, dettes, difficultés à décrocher de nouveaux contrats.   Dans ce cas, réagissez avant de vous laisser submerger. Contrairement à Guirec, vous n’êtes pas perdu en plein milieu de l’Atlantique. Donc n’hésitez pas à parler de vos problèmes et à demander de l’aide.   

Savoir prendre du recul (et du repos) quand c’est nécessaire 

« En mer, ça m’est arrivé de manquer de sommeil et d’avoir des hallucinations.  Quand tu manques de lucidité, que tu n’arrives plus à réfléchir, mieux vaut aller te reposer et essayer de solutionner le problème plus tard. » G.S 

En tant que freelance, vous expérimenterez certainement cela : des périodes fluides et fructueuses, et d’autres remplies d’obstacles. Si vous vous sentez épuisé ou dépassé par les événements, il est peut-être temps d’appuyer sur pause.   Plutôt que de vous débattre dans les problèmes, optez pour un chemin de traverse.   Aérez-vous l’esprit, pensez à autre chose, laissez passer un peu de temps avant de prendre des décisions. Cette prise de recul permet souvent d’envisager les problèmes sous un angle différent, et donc d’imaginer d’autres alternatives. 

Apprendre à relativiser 

« Quand j’ai fait ma traversée de l’Atlantique, beaucoup d’avaries se sont enchaînées. A une semaine d’arriver en Bretagne, j’ai eu des vents contraires : je faisais du sur-place, voire marche arrière. Ça a duré pendant plus de 3 semaines.   J’étais dans la moisissure, dans l’humidité, j’avais mal partout, je devais me rationner pour manger, mais au final, ce n’est pas grave. Car je savais que ce moment-là n’allait pas durer. Et c’est ça aussi qui fait l’aventure. » 

Les moments difficiles ne durent pas : voilà ce que nous enseigne Guirec. Et voilà ce qui permet de tenir dans les périodes compliquées. Comme toute personne qui se lance dans un défi, vous êtes confronté à des hauts et des bas. C’est inévitable (c’est même ce qui fait le sel de votre aventure de freelance, non ?) Même si vous êtes dans le creux de la vague, apprenez à relativiser en vous concentrant sur les côtés positifs : la liberté, la souplesse d’organisation, l’indépendance… et certainement bien d’autres aspects qui justifient votre choix de devenir freelance ! 

Toute l’équipe freelance.com espère que cet article vous a plu.  Si c’est le cas, n’hésitez pas à liker, partager, relayer, pour que le retour d’expérience de Guirec puisse bénéficier à tous ! Rendez-vous dans un mois pour évoquer l’un des sujets les plus populaires du moment — particulièrement crucial pour les freelances — : l’équilibre vie pro-vie perso.