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Vendée Globe 2024

Publié le 10 February 2025 par Fleur Chrétien

Défi relevé pour Guirec sur freelance.com : un Vendée Globe bouclé, et une 23e place décrochée

Moment fort samedi 08 février 2025 pour Guirec Soudée, qui a franchi la ligne d’arrivée sous les applaudissements des spectateurs en nombre. Classé 23e de cette 10ème édition du Vendée Globe, freelance.com aura donc parcouru 27 960 milles en 89 jours 20 heures 16 minutes et 20 secondes. Soit 25 jours de plus que Charlie Dalin, qui a franchi la ligne d’arrivée sur Macif Santé Prévoyance après 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes de course.

Pour son premier tour du monde en IMOCA, Guirec peut être d’autant plus fier de sa performance qu’il a souvent navigué contre vents et marées, affrontant avaries, tempêtes et contre-temps. Au final, il termine sa course 5 jours après Benjamin Ferré, le premier des bateaux à dérives à franchir la ligne d’arrivée. Et se classe ainsi en 5ème position des bateaux à dérives.

Deux caps, trois océans, 7 montées dans le mât, une plongée dans les eaux glaciales, une nouvelle bougie soufflée, des voiles déchirées, d’autres passées par dessus bord : ces dernières semaines à bord de Freelance.com auront été tumultueuses. Mais à force de persévérance, d’humour et d’optimisme, Guirec Soudée fait désormais partie des quelques navigateurs d’exception à boucler cette course de légende autrement connue sous le nom d’« Everest des Mers ».

Guirec et Freelance.com : finisher du Vendée Globe 2025 !

A peine franchie la ligne d’arrivée, les mots de Guirec seront pour son équipe, son bateau et pour toutes les personnes venues l’accueillir. “Je suis tellement fier de toute mon équipe (…) et de la résistance de ce bateau, qui est vraiment un coffre-fort. C’est un kif de me dire que j’ai fait ce tour du monde en moins de 3 mois. »

Car oui, en moins de 3 mois, Guirec a relevé le défi : boucler son premier Vendée Globe à bord de freelance.com, un bateau qu’il ne connaissait pas il y a trois ans. Désormais, Guirec Soudée fait donc partie de cette nouvelle génération de navigateurs prometteurs, aux côtés de Benjamin Ferré, Tanguy Le Turquais et Violette Dorange. Pourtant, cette course ne l’aura pas épargné. « J’ai pris cher, 1er prix de la tempête : 72 noeuds après les Kerguelen, jusqu’à 11 mètres de creux. » De l’océan Indien à l’Atlantique, Guirec a dû défié les éléments pour se sortir de situations parfois périlleuses. A tel point que certains de ses adversaires — Alan Roura, pour ne pas le citer 😉 —salueront sa ténacité. « J’ai un grand respect pour Guirec. Quand il y a des tempêtes, il y va à chaque fois. Il dit ‘C’est dur mais c’est bien.’ J’adore ce mec. »

Des Kerguelen au Cap Leeuwin : des conditions extrêmes sur Freelance.com

Tempêtes australes, avaries, mer déchaînée : Guirec se souviendra certainement longtemps de son début de course et de sa traversée de l’Océan Indien.

Après la double avarie qui l’oblige à se dérouter vers les îles Kerguelen aux alentours du 12 décembre, Guirec parvient à débloquer la voile de tête. Les conditions ne sont toutefois pas optimales pour effectuer l’intégralité des réparations. Guirec doit s’y reprendre à plusieurs reprises pour remettre freelance.com en état, et être capable d’affronter les conditions dantesques qui l’attendent au niveau des quarantièmes rugissants, dans le bas de l’Océan Indien. Rafales à 50 noeuds avec des records à 72, creux de 10 à 12 mètres. Pour éviter toute imprudence, il doit rester enfermé dans sa cabine durant 20 heures. « C’était assez violent, le bateau est parti dans des surfs à 30 noeuds, c’est la première fois que ça m’arrivait (…) Tu ne te sens pas très confiant s’il t’arrive quelque chose de grave ; les autres bateaux sont à des centaines de milles », confie Guirec le 16 décembre, au lendemain de la tempête.

Heureusement, le deuxième des trois caps mythiques du Vendée Globe n’est plus très loin. Le 20 décembre, après un peu plus de 39 jours de navigation, Guirec franchit le Cap Leeuwin, laissant derrière lui l’océan Indien. Au passage, il y aura laissé deux voiles — son J2 et son Gennaker, désormais hors d’usage. Mais le voilà prêt à entamer une nouvelle phase de sa course.

Bonjour Pacifique !

Après la parenthèse Kerguelen qui lui aura coûté quelques places au classement, Guirec profite des conditions clémentes que lui offre le Pacifique pour rattraper son retard. Températures douces, mer plus calme dans les 50èmes hurlants : Freelance.com avance à une vitesse moyenne de 20 noeuds. Pour Noël, Guirec s’offre un joli cadeau : une navigation en trio avec Eric Bellion (sur Stand as One-Altavia) et Arnaud Boissières (sur la Mie Câline), qu’il vient tout juste de rattraper. « C’est cool de voir avec les copains. Ça fait plaisir car je n’avais pas vu de bateau depuis l’Equateur ! ». Mais au bout de quelques jours, les vents faiblissent et, avec son gennaker hors d’usage, Guirec perd à nouveau du terrain. Au 1er janvier, alors qu’il se trouve à proximité du point Nemo — le point de l’océan le plus éloigné de toute terre —, il doit dévier sa route pour éviter des icebergs. Ce qui ne l’empêche pas d’effectuer sa remontada : 6 places au classement en 3 jours ; de quoi bien célébrer ses 33 bougies ! A l’approche du Cap Horn, Guirec sait toutefois qu’il doit se préparer à de nouveaux défis. Réparer son J2 pour entamer sereinement la traversée de l’Atlantique, et anticiper la dépression musclée qui s’annonce à proximité des Malouines. Si le Pacifique lui a offert un peu plus de répit que l’océan Indien, la course est loin d’être achevée. 

Le Cap Horn, entre émerveillement et sueur froide

Le mardi 7 janvier, c’est dans des conditions de vent à nouveau très musclées que Freelance.com s’approche du Cap-Horn. A proximité du Cap, Guirec se trouve à l’abri du vent et peut escalader le mât pour entreprendre les réparations de son J2. Alors qu’il franchit le Cap Horn pour la seconde fois — il se souvient de la première, en 2018, avec Monique —, c’est un pur moment de bonheur. De là haut, il peut admirer les terres chiliennes qui se dessinent au loin. « Même si tu n’es jamais content de devoir grimper dans le mât, quand c’est pour voir ça, c’est magnifique ! » . Mais la parenthèse enchantée est de courte durée. Le 8 janvier, la drisse de son code zéro se rompt, la voile tombe à l’eau et s’enroule autour de la quille. « Il n’y avait pas 36 000 solutions. Il a fallu que je me mette à l’eau », explique Guirec. Une mission très risquée puisqu’il s’agissait de récupérer les 200m2 de voile immergée en plongeant dans les eaux glaciales du Cap Horn, tandis que Freelance.com commençait à dériver vers les rochers. Guirec avouera ensuite « C’était ma plus grosse mission du Vendée Globe. Enfin pour le moment ! »  

Cap vers la ligne d’arrivée

Epuisé mais content d’avoir récupéré sa voile, Guirec négocie bien la dépression au large des Malouines, ce qui lui permet de gagner deux places au classement. Espérant profiter des vents portants pour combler la défaillance de son J2, il choisit ensuite l’option Est pour remonter l’Atlantique. Mauvaise pioche : la fenêtre de vent qu’il était venu chercher se referme juste avant son passage. Pour contrer les conditions atmosphériques défavorables et surmonter le handicap dû à son J2 hors d’usage, Guirec décide d’improviser une réparation de son code zéro à la hâte. De l’autre côté de l’Atlantique, Charlie Dalin est en train de longer les côtes bretonnes, et il s’apprête et à franchir la ligne d’arrivée. Sans se départir de son humour légendaire, Guirec adressera un mot de félicitations à Charlie Dalin juste après sa victoire : « C’est incroyable ce que tu viens de faire. (…) Je t’avouerais que jusqu’à hier je pensais me refaire et passer devant toi, mais là c’est terminé pour cette édition ! »

Le jeudi 16 janvier, Guirec poursuit sa traversée de l’Atlantique, heureux de naviguer dans un océan qu’il connaît bien, avec des températures clémentes et de bonnes conditions de navigation. Finalement satisfait de l’option Est choisie, il se positionne en 23e position du classement en date du 17 janvier, à environ 4800 milles de la ligne d’arrivée. Mais il est bientôt confronté à de fortes instabilités de vent, qui le contraignent à changer régulièrement de voile. Le 4 février, alors que le décompte avant l’arrivée est entamé, Guirec doit gérer un ultime imprévu : un hook se casse et son jibtop passe par dessus bord. Encore une fois, Guirec doit effectuer la délicate manoeuvre de récupération de voile, menée avec succès. Enfin, la ligne d’arrivée se profile. Pour freelance.com, c’est la dernière ligne presque droite — avec un petit détour au large des côtes bretonnes !

23e au classement général, 5e des bateaux à dérives : l’aventurier à la poule, désormais surnommé l’homme tempête – en référence à toutes les tempêtes essuyées durant ce tour du monde – a prouvé qu’il était à la hauteur du défi. Son audace, sa persévérance et sa résilience lui ont d’ailleurs permis de se classer aux côtés d’une flotte majoritairement composée de foilers ultra-performants, et d’entamer une nouvelle étape de sa carrière de marin.

Toute l’équipe de Freelance.com tient à féliciter Guirec pour cette magnifique performance. Et à le remercier pour l’incroyable expérience partagée en direct avec des milliers de spectateurs.

Freelance depuis plus de 12 ans, je suis à la fois journaliste, podcasteuse et intervenante en enseignement supérieur. Ce qui m’anime : transmettre une idée, une information ou une émotion, par les mots. Mes thèmes de prédilection : l’évolution du monde du travail, la sociologie, le management et la culture.

Plume pour freelance.com depuis plusieurs mois, je rédige des articles thématiques et conseils sur le freelancing. Je relaye notamment l’aventure de Guirec Soudée à bord de l’IMOCA freelance.com.

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