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La nouvelle ère du web3 avec Flavie Prevot

On entend aujourd’hui parler de Web 3, de NFT, de blockchain et de crypto-monnaies : autant de sujets qui passionnent autant qu’ils inquiètent, sans que l’on sache précisément ce qu’ils recouvrent.

Qu’est-ce que le Web3 ? Les innovations qui y sont associées répondent-elles à un effet de mode, ou manifestent-elles une mutation plus profonde ? Quel est l’intérêt, pour les entreprises, d’entamer leur évolution vers le Web 3.0 ?

C’est pour répondre à toutes ces questions que freelance.com a interviewé Flavie Prévot, lead of partnerships chez Fleet Collective.

Le Web3, qu’est-ce que c’est ?

Après le Web 1, considéré comme un web statique et institutionnel (avec l’apparition des sites Internet de grosses structures), il y a eu le Web 2 : un web social, qui correspond à l’émergence des réseaux sociaux et au web contributif. Dans le Web 2, chacun peut en effet créer et diffuser son propre contenu — qu’il s’agisse de blog, de vidéo ou de podcast. Mais l’exploitation de ces contenus reste aux mains des grosses plateformes. D’où l’évolution du Web2 vers le Web3.

Selon la définition Wikipédia, le Web3 est « un web décentralisé exploitant la technologie des chaînes de blocs (blockchain) ». Pour Flavie Prévot, en charge des partenariats au sein du collectif dédié au Web3 Fleet Collective, « le Web3 est un web plus décentralisé et plus partagé. Basé sur des nouvelles technologies (Blockchain, Metaverse, NFT, crypto-monnaies), le Web3 introduit surtout un shift culturel et une modification des usages. Concrètement, il est caractérisé par le retour à l’open source, par une modification dans la façon de faire du commerce, de travailler, de se payer. Chacun peut également se réapproprier ses propres données. »

Si certains dénoncent un effet de mode, Flavie Prévot considère que le Web3 fait déjà partie de notre quotidien. « Mon espace de travail est Teams, ma machine à café est LinkedIn, mes soirées se déroulent devant Netflix : le métaverse a déjà investi nos vies », constate-t-elle.

Le Web3 : les cas d’usage en entreprise

Métaverse est souvent réduit à un monde fictif dans lequel évoluent des avatars. Certains y voient un ersatz de vie, quand d’autres critiquent le nouvel eldorado que trouvent les marques dans l’exploitation de ces mondes virtuels. Comme le souligne Flavie Prévot, certaines marques de luxe l’ont bien compris : Gucci réalise aujourd’hui plus de ventes sur League of Legends que sur l’ensemble de son réseau retail.

Pourtant, le Web3 n’est pas réservé à l’univers de la mode et du luxe. Il présente d’autres cas d’usage encore peu connus — et peu exploités — des entreprises.

« Les NFT sont des titres de propriété digitaux, explique Flavie Prévot. Parmi leurs avantages : ils sont non-transférables et peuvent se transformer au fil du temps. Les usages pour les entreprises peuvent donc être multiples : un billet de spectacle, une carte de membre évolutive, un label (ou une accréditation) qui aura d’autant plus de valeur qu’il n’est pas transférable. Ou encore l’exploitation des NFT dans le cadre d’un financement participatif ».

De la même façon, le métaverse présente un intérêt fort pour la formation des collaborateurs. Finis les frais de déplacements prohibitifs, les hôtels moyen de gamme et les aléas logistiques : avec le métaverse, il est possible de créer un espace virtuel qui corresponde exactement aux besoins de la formation.

Comme le souligne Flavie Prévot, le Web3 peut ainsi impacter de nombreux métiers de l’entreprise : « Les dirigeants peuvent y voir un intérêt en termes de stratégie et de gouvernance, puisqu’il permet notamment de mettre en place de nouvelles organisations décentralisées. Avec la Bockchain, les DRH disposent de nouvelles manières de certifier des compétences, de recruter, voire même de payer les salariés. Pour le directeur marketing, le Web3 est source de nouvelles opportunités : création de nouveaux produits, développement des communautés… »

Comment prendre le pas du Web3 ?

Aider les entreprises à se lancer dans le Web3 constitue la raison d’être du collectif Fleet Collective. Car si certains facteurs exogènes — tels que le Covid ou l’explosion du digital — en favorisent l’émergence, les entreprises françaises sont encore peu nombreuses à se jeter à l’eau.

Alors comment passer du Web2 au Web3 ? Comment faire évoluer ses pratiques pour passer d’un web social à un web décentralisé et disruptif ?

Pour Flavie Prévot, il faut dans un premier temps former et acculturer. « Nous organisons des webinars pour défricher les concepts, pour expliquer leur utilité et leurs usages business. L’idée est que tout le monde puisse détenir le même niveau d’informations. Dans un 2e temps, les entreprises doivent évaluer les différentes options offertes par le Web3, et choisir les plus pertinentes pour elles — celles qui constituent par exemple des relais de croissance. Enfin, il faut sélectionner les bons partenaires, capables de proposer un accompagnement sur les différents aspects, qu’il s’agisse de la dimension légale, du marketing ou de la cybersécurité. »

17 ans de marketing dans le secteur des services et des prestations intellectuelles. Passionné par la transformation sociétale en cours qui impacte la relation entre les talents et les entreprises : en route vers l’Open Talents !

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