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A quoi va ressembler le marché du travail en 2030 ? avec Frédéric Michel Chevalier

Selon une étude publiée par Dell et l’Institut pour le futur, 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore. Pourtant, depuis la crise COVID, nombre de changements bousculent déjà le marché du travail.

Phénomène de grande démission, réorientations professionnelles, augmentation du nombre de freelances et d’entrepreneurs, nouvel attrait pour les métiers de l’artisanat, quête de sens, travail hybride, installation en région : le marché du travail a d’ores et déjà entamé sa mutation. Et risque de la poursuivre en mode accéléré dans les années à venir.

Pour comprendre les évolutions du marché du travail d’ici 2030, freelance.com a donné la parole à un expert du futur du travail : Frédéric Michel Chevalier.

Marché du travail en 2030 : place aux nouvelles générations

Déjà très médiatisé, le sujet du rapport des jeunes au travail prouve combien l’arrivée des Z sur le marché du travail change la donne. Si le salaire reste pour eux un critère essentiel, la quête de sens, l’équilibre vie pro – vie perso et l’épanouissement professionnel entrent également en ligne de compte. Avec une attirance moindre pour les grandes entreprises et un élan entrepreneurial beaucoup plus développé que chez leurs aînés, les Z affichent et assument leurs différences. Or, ces mêmes Z représenteront environ 1/3 des travailleurs d’ici 2030.

Comme le souligne Frédéric Michel Chevalier, « il n’y aura plus que 23% de génération X sur le marché du travail en 2023. Les Y, quant à eux, seront représentés à hauteur de 32%, les Z à hauteur de 34% et les Alphas à hauteur de 11%. »

De fait, le marché du travail sera impacté par ce passage de relais entre générations, induisant un changement de mentalités et une forte accélération des transformations. « En 2030, ceux qui peuvent avoir des réticences au changement ne seront plus là. Aujourd’hui, nous sommes encore sur un marché du travail pensé par les Boomers. Or ce sont eux qui ont détruit la planète. La vision des jeunes étant très différente, on assiste à une guerre des générations. Si l’entreprise ne s’adapte pas, ça ne fonctionnera pas. »

Mode de travail, organisation, statut, rémunération : tout ce qui changera en 2030

Alors que le rapport de force entre candidats et entreprises s’est déjà inversé (à la faveur des premiers), les entreprises devront poursuivre leurs efforts pour attirer les talents et s’adapter.

Pour Frédéric Michel Chevalier, « en 2030, le travail mixera télétravail et présentiel, mais il faudra repenser le présentiel : les modes d’interaction, l’organisation des espaces de travail. Le travail hybride change la nature du rapport que l’on entretient à l’entreprise. Jusqu’alors, l’entreprise était liée à un lieu, on allait au bureau. Maintenant le bureau disparaît. Cela induit un changement du rapport à l’espace. Mais il y a aussi un changement du rapport au temps et du rapport aux autres, avec des interactions désormais possibles dans le Métaverse par exemple. »

Dans son approche prospective, Frédéric Michel Chevalier anticipe également la fin du CDI comme statut de référence, et la fin du modèle de rémunération hérité d’après-guerre. « En 2030, on ne vendra plus son temps, mais ses compétences et son aptitude à un résultat. »

Quels seront les métiers de 2030 ?

85% des métiers de 2030 n’existent pas encore. S’il est difficile de déterminer les métiers du futur, une chose est certaine : la plupart de nos métiers actuels n’existeront plus. Selon Frédéric Michel Chevalier, « nous allons assister à un tsunami sur les métiers, notamment en raison de la pression technologique : l’automatisation, l’IA, les objets connectés, le Métaverse et toutes les technos du Web3 (comme la blockchain) engendrent des évolutions extrêmement rapides. Il suffit de regarder le phénomène Notion, ou ChatGPT, la 1re IA de génération de contenu mise entre les mains du grand public. D’ici 2030, il va falloir maîtriser des compétences que les entreprises n’ont pas. »

Qui saura tirer son épingle du jeu ?

Comment former à des métiers que l’on ne connaît pas ? La question des compétences constitue l’une des principales problématiques à gérer pour anticiper les évolutions du marché du travail d’ici 2030.

Bien qu’aujourd’hui pointées du doigt, les grandes entreprises auront probablement la capacité à s’adapter au futur marché du travail. « Les grosses entreprises disposent de moyens, et mènent des actions pour tester des choses nouvelles (en termes de technologies, d’organisation du travail, d’évolution des lieux de travail, …). Leur dimension internationale est également un atout pour observer d’autres manières de faire, ailleurs. Pour les entreprises de taille moyenne, l’adaptation à ce nouveau contexte risque d’être plus compliquée. Mais pour moi, ce sont les freelances qui peuvent être les grands gagnants du Future of Work, car ce sont les seuls à être suffisamment agiles pour se former, tester, et maîtriser certains domaines que d’autres ne maîtrisent pas. Le système de formation français n’est pas assez rapide pour permettre cela », affirme Frédéric Michel Chevalier.

En tant que Responsable Marketing Digtal & Communication au sein du Groupe Freelance.com, je me suis passionné par le monde du travail avec notamment le bien-être au travail, la stratégie digitale des entreprises ou encore la communication.

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