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Comment la data va continuer à transformer tous les métiers ? Avec Abdelaziz Joudar
Interview Abdelaziz Joudar par Julie Huguet
Julie Huguet : Aujourd’hui, j’ai la chance d’être en compagnie d’Abdelaziz Joudar, cofondateur de Datavalue Consulting. Qui est Datavalue Consulting ?
Abdelaziz Joudar : Datavalue Consulting est une entreprise spécialisée sur la valorisation de la data. Nous intervenons sur toute la chaine de valeur, du conseil très amont de stratégie data jusqu’à la mise en œuvre de projets.
Pour donner quelques secteurs, je dirais plutôt sur le secteur public l’armée, la douane, le ministère de l’intérieur, plusieurs agences de l’Etat, mais également dans le monde privé, les assureurs, les distributeurs, le monde du luxe, l’hôtellerie, pour ne citer que ceux-là.
Julie Huguet : La data est un vrai levier de transformation. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Comment utilises-tu la data pour accompagner toutes ces entreprises qui n’ont aucun point commun ?
Abdelaziz Joudar : La data aujourd’hui apporte de la valeur sur une multitude de secteurs et dans le jargon du métier data, on parle plutôt de cas d’usages. Ces cas d’utilisation peuvent être dans l’innovation, dans le parcours client mais aussi dans l’optimisation opérationnelle, la logistique, les chaînes de fabrication. Enfin, on a également la gestion du risque.
Comment les acteurs, qu’ils soient publics ou privés, traitent-ils la problématique de la fraude ?
Et puis on a l’efficacité opérationnelle. C’est améliorer le fonctionnement de l’entreprise de manière générale.
Julie Huguet : Est-ce que tu es un exemple de métier qui s’est transformé grâce à l’usage de la data ?
Abdelaziz Joudar : Aujourd’hui, je dirais tous les métiers sans exception, même des acteurs du secteur public qui ont des métiers très spécialisés. Je pourrais donner l’exemple d’un acteur de la grande distribution pour lequel on a fait de la recommandation de produits et de services. Quand le client se connecte au site, il est reconnu à la milliseconde et en fonction de ses historiques d’achat, de nombreuses de variables, on peut lui faire des push d’offres de services.
Si je dois faire le parallèle avec le secteur public, je parlerai du cas que l’on vient de traiter pour la douane, pour l’amélioration du traitement de la fraude, pour bien cibler les contrôles. Avec 2 à 3 millions de conteneurs, la problématique du contrôle était un peu compliquée à traiter. Aujourd’hui, grâce à la data, on arrive à mieux concentrer les contrôles sur un nombre très réduit de conteneurs sur lesquels il y a un soupçon de fraude.
Julie Huguet : On voit une expertise très large avec ces cas d’usages et ces entreprises très différentes. Tu as réalisé pas mal d’études, dont une en partenariat avec le groupe Freelance.com.
Quels sont les grands enseignements ?
Quels sont les tendances que tu pourrais nous partager ?
Abdelaziz Joudar : Notre expertise nous a poussés à concevoir une échelle de maturité de 1 à 5, sur l’étude qu’on a faite ensemble sur la maturité du secteur public. En fonction de tout ce qui a été mesuré et de tous les questionnaires établis ensemble, on a aujourd’hui une maturité à deux, je dirais.
Si on regarde le monde privé, on est plutôt sur une maturité à trois. Beaucoup de grands groupes sont bien avancés, même si d’autres sont à la traîne. Ce qui veut dire l’intégration du process analytics dans les décisions grâce à la donnée dans une multitude de pans de l’entreprise.
La data financière peut être croisée à plein d’autres choses pour optimiser le quotidien, le fonctionnement, les process internes, etc. Aujourd’hui, beaucoup de groupes sont très avancés. Certains sont à la traîne, mais ce qu’on a constaté de positif, c’est plutôt une très bonne appropriation du « vocabulaire data » dans l’entreprise aujourd’hui. Quand on parle d’algorithme, de gouvernance par la data, ça parle à la majorité des salariés.
Les sujets qui peuvent compléter encore cette maturité pour amener les groupes à un quatre, c’est plutôt la gouvernance des données, le traitement de la qualité qui aujourd’hui, dans beaucoup de groupes, pose encore quelques problèmes.
Julie Huguet : Excellent, c’est un marché qui bouge très vite.
Abdelaziz Joudar : Le marché est très dynamique. Si on doit donner quelques indicateurs, c’est un marché devrait faire 15 % de croissance jusqu’en 2025 et qui va avoir encore beaucoup, beaucoup de choses à apporter à l’entreprise de manière générale.
C’est pour cela qu’on y croit et je reviens à la première question à savoir pourquoi avez-vous créé l’entreprise ?
On pense que la donnée a encore énormément de choses à apporter à la digitalisation et à la création de valeur dans l’entreprise de manière générale.